Emploi : il y a pénurie de nageurs sauveteurs, très demandés toute l’année

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Ils sont de plus en plus difficiles à recruter, surtout pendant la période estivale et les grandes vacances qui voient affluer sur les plages familles et plaisanciers : les maîtres nageurs sauveteurs ne sont pas assez nombreux par rapport aux besoins et aux postes à pourvoir, c’est la leçon de cet été 2018. Ils sont chargés de prévenir tout incident sur la plage en effectuant une surveillance qui ne s’improvise pas et requiert une vraie formation. Selon la SNSM, « les postes de secours ont été tout juste pourvus cette année, parce que le métier est de plus en plus exigeant et les sélections de plus en plus rigoureuses ». Or, il y a besoin de monde, de plus en plus, l’été particulièrement mais aussi le reste de l’année : le nombre de piscines a triplé depuis dix ans dans les campings, et les piscines municipales sont aussi des recruteurs à temps plein, tout comme les bases de loisirs.

 

Sur l’ensemble de l’Hexagone, selon les derniers chiffres de l’été, il y aurait au total plus de 5000 postes à pourvoir. Sachant que de plus en plus, les collectivités prennent en charge les formations de nageur sauveteur, de manière à attirer davantage de candidats : ce qui signifie que même si vous n’avez pas encore les compétences, vous pouvez postuler, vous serez formé ensuite aux frais de votre employeur : « c’est une formation qui dure toute l’année, avec des stages en mer pratiques et de la théorie », explique le responsable d’une caserne de pompiers qui a eu du mal à boucler ses effectifs cet été. « Et comme les patrouilles de CRS sauveteurs sont amenées à disparaître l’année prochaine, on sait qu’il nous faudra encore plus de monde pour la surveillance de tous les types de points d’eau avec baignades. Nous encourageons donc vivement les personnes intéressées à postuler ».

 

Les CRS sauveteurs, c’est en effet un effectif de plus de 300 policiers, présents sur les plages depuis 60 ans, mais dont le ministre de l’Intérieur a annoncé que leur mission allait s’arrêter, car elle ne correspondrait pas aux fonctions régaliennes. Il s’agit donc de prévoir leur remplacement et d’anticiper les besoins en personnel. Selon le syndicat national des maîtres nageurs sauveteurs professionnels, « il y a urgence car cette année en France, le nombre de noyades a doublé par rapport à 2015, selon une enquête de santé publique. Dans le même temps, on a constaté une baisse de 40% du nombre d’inscrits aux examens pour le diplôme. C’est un métier en tension, nous lançons un appel pour remobiliser les volontaires ». 

 

Les conditions pour postuler ? Avant tout, une excellente forme physique, et une aptitude à la natation. « C’est une question d’instinct, essentiellement, avoir les bons réflexes au bon moment : on regarde comment le secouriste va se comporter avec la victime, s’il a des notions de premier secours, une facilité à diagnostiquer le problème et à y apporter une solution rapide et efficace, s’il a une bonne résistance et une bonne endurance aux épreuves physiques, s’il sait garder son calme, etc… », explique un formateur dans les Landes. « Le métier souffre de l’image du type qui se promène passivement au bord de la plage, et qui ne travaille que deux mois dans l’année… mais c’est un cliché et une idée reçue : la profession recrute toute l’année, et le maître nageur sauveteur est un profil très recherché sur toutes les surfaces de baignade et de janvier à décembre : les parcs aquatiques, les piscines scolaires, les piscines municipales, le bord de mer… un bon nageur ne fera pas forcément un bon sauveteur, il faut aussi des qualités d’approche du public, de pédagogie, de communication et de bienveillance pour savoir transmettre les consignes et faire respecter les règles ».

 

En revanche on l’a compris, les qualités techniques sont inculquées après l’embauche par la grande majorité des recruteurs, qui préfèrent en priorité la motivation et les aptitudes relationnelles. « Il faut rappeler aux personnes éventuellement intéressées que c’est un job qui ne connaît pas la crise, qui peut offrir l’occasion de ne pas être sédentaire si l’on veut tourner sur plusieurs endroits en France selon les saisons et les zones touristiques, mais qui peut aussi permettre d’être installé sur une seule région en tournant sur plusieurs piscines ; c’est un métier qui permet la polyvalence, on peut par exemple être maître nageur sauveteur et professeur de surf, de voile ou d’autres activités aquatiques en complément ; enfin, la pénurie de personnel permet de négocier un salaire plutôt intéressant, à partir de 2000 euros brut par mois environ, sachant que chaque recruteur a sa propre politique salariale ».

 

 




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