Assises de la Pêche et des métiers de la Mer : comment attirer 2000 nouvelles recrues d’ici 2025 ?

Temps de lecture : 5 minutes

Les 10èmes Assises de la Pêche et des Produits de la Mer viennent de s’achever à Granville. Parmi les questions abordées, la question de l’image de la filière auprès de la relève et des jeunes générations : il faut les séduire, leur donner envie de venir travailler dans les filières de l’économie maritime, et restaurer une image dégradée. Les pêcheurs réfléchissent donc aux moyens à mettre en œuvre pour en changer.

 

« Comment faire venir dans les métiers de la pêche et de l’aquaculture, ces quelques milliers de jeunes dont la filière aura besoin d’ici 2025 pour faire face aux départs en retraite ? C’est un vrai dilemme aujourd’hui, car la nécessité de recruter du monde se heurte au manque d’attrait des nouvelles générations pour le secteur », explique la Fédération française des syndicats professionnels de marins. « Ce n’est pourtant pas faute de promouvoir  ces métiers, avec de grandes campagnes de promotion et des formations. Et quand les élèves viennent dans les cursus dédiés à la pêche et aux filières aquacoles, le taux d’abandon est énorme : prenez l’école des pêches des Sables d’Olonne en Vendée 9 apprentis seulement ces deux dernières années, six abandons, soit les deux tiers des effectifs. Un seul, inscrit, cette rentrée de septembre, en CAP matelot. C’est une catastrophe pour nos professionnels qui ne parviennent plus à embaucher et qui cherchent du monde, désespérément ».

 

« Trop dur, trop long les journées en mer, trop froid l’hiver, trop chaud l’été, trop seuls sur le bateau, je ne sais pas, j’ai flippé »,  explique l’un de ces décrocheurs, que nous avons retrouvé. Un environnement professionnel qui ne ressemble à rien de ce qu’ils ont connu auparavant, sauf pour ceux qui viennent directement de familles de pêcheurs ; des métiers parfois pénibles : ils sont trop peu à venir et trop nombreux à partir après être venus, malgré pour la plupart l’amour de la mer et du travail au grand air. « Ce sont aussi souvent des équipages de marins, aguerris, durs à cuire, qui ne savent pas forcément y faire avec une jeunesse qui leur paraît trop tendre, trop peu à la tâche, trop sensible, trop facilement malade, trop nostalgique de la famille et des proches quand il faut partir un mois en mer, bref…. C’est aussi à nous de nous remettre en question et de former  nos hommes pour qu’ils soient mieux aptes à accueillir les jeunes recrues et à les former, plus empathiques. La vie à l’extérieur des bateaux à changé, les conditions de travail aussi, pourtant, elles se sont améliorées, nous devons trouver le moyen de réconcilier la jeunesse et la filière, nous n’avons pas le choix », s’inquiète le Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins, présent aux assises de Granville.

 

Aujourd’hui, la filière a en effet énormément progressé quant aux conditions de travail de ses équipages : à peine une grosse moitié de l’année en mer, et non plus 365 jours sur 365 comme avant ; des bateaux plus modernes, plus confortables, du matériel neuf qui remplace progressivement les machines vieillissante, une sécurité qui n’a plus rien à voir avec autrefois, et des salaires attractifs : plus de 2500 euros nets mensuels dès le début de carrière… La plupart des patrons pêcheurs offrent même aujourd’hui à leurs nouvelles recrues des formations payées, au début du contrat de travail et même, de plus en plus souvent, avant l’embauche, pour leur permettre de découvrir les métiers de la pêche sereinement, avant de s’engager.

 

De plus en plus, également, les patrons de pêche regardent vers les reconversions professionnelles, les « seniors » du marché du travail : « on s’aperçoit que, s’il faut impérativement séduire les jeunes et leur donner envie de travailler dans nos filières, il ne faut pas pour autant rester bloqués sur les juniors », explique un pêcheur bulotier normand. « Les actifs en recherche d’emploi après une première vie professionnelle sont souvent plus motivés, plus désireux d’y arriver, attirés aussi par une reconversion qui les sort des bureaux, au contact avec la nature, à l’air libre. Les trentenaires, quadras et même les jeunes quinquas ont de la volonté à revendre pour réussir leur deuxième parcours de vie, et ils ont davantage les pieds sur terre, ou plutôt en mer, sur les conditions de travail et les efforts à fournir ! ».

 

 Anciens pompiers, militaires, agriculteurs en reconversion, et même cadres urbains en recherche d’authenticité et d’une autre vie : ils sont de plus en plus nombreux à passer leur certificat matelot pour rejoindre les rangs des pêcheurs, mais cela ne suffit pas : « Sur ces 5 prochaines années, nous allons avoir besoin de recruter environ 2000 marins, et pas seulement des débutants : des matelots, mais aussi des patrons pêcheurs, pour remplacer tous ceux qui ont l’âge de partir en retraite après une vie de labeur bien remplie », explique le CNP. « Selon nos calculs, un millier de patrons de pêche devraient ainsi quitter le métier d’ici 2025 ».

 

Alors, pour conquérir les plus jeunes, la filière ratisse large et se tourne vers les possibles recrues ailleurs en France, de possibles candidats pas forcément issus du littoral : « le métier de marin pêcheur doit s’ouvrir à tous, pas besoin d’être tombé dedans quand on était petit, c’est terminé, ça, la relève de père en fils sur des générations, il faut aller chercher la fougue et la passion là où elle se trouve, et ça peut très bien être chez des novices de la mer : quand ils se découvrent la vocation, c’est presque plus intense encore que chez les jeunes issus de familles liées à la mer depuis toujours. A nous aussi de retirer nos œillères et de recruter ceux qui en ont vraiment envie, même si leur profil est atypique », analysait ainsi un professionnel rencontré en début d’été à Nantes, au forum de l’emploi « La Mer XXL ».

 

 




3 commentaires

Kouame le 1 oct. 2019

Bonjour
J’espère que vous allez bien .
Je suis Alexandre kouame officier mécanicien ayant une expérience en mer comme 3rd mécanicien / officier chef de quart / Graisseur à bord des chalutiers et remorqueur , aussi une expérience à terre en maintenance mécanique naval et en Raffinerie .
Je vous contacte afin de pouvoir décrocher un emploi à bord des navires de pêche européens .
Mon adresse mail : kouamekacoualexandre@gmail.com
Bien Cordialement

IZGUNAN le 1 oct. 2019

Bonjour L’aimable équipe Clic and sea .
J’espère que vous allez bien .
Je suis Omar Marocain officier mécanicien maritime ayant une expérience en mer comme chef mécanicien à bord des chalutiers congélateurs au large , aussi une expérience à terre en maintenance mécanique naval et en Raffinerie .
Je vous contacte chère équipe si vous me le permettez pour m’informer ou m’orienter pour décrocher un emploi à bord des navires de pêche européens .
Bien Cordialement .
Omar

Yakoubi Lyazid le 1 oct. 2019

Bonjour,
Je suis monsieur yakoubi Lyazid, patron de pêche maritime, je suis d’origine d’Algérie actuellement je suis en arrêt de travail, je souhaite rejoindre entreprise pour un poste de patron, second patron au bien matelot.
Yakoubi Lyazid

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