Les immenses enjeux du terminal pétrolier du Havre

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Là-bas, on l’appelle « la CIM », la Compagnie Industrielle Maritime. Au Havre, c’est une institution. Fondée en 1929, sabordée sur injonction de l’Etat français en 1940, reconstruite en 1945, elle représente le poumon économique de la ville, de la région, et des enjeux nationaux, européens et mondiaux énormes pour la France. Ces cinq dernières années, par exemple, les investissements réalisés représentent plus de 5 milliards d’euros. La CIM emploie 300 personnes sur une dizaine de sites : le terminal maritime d’Antifer, celui du Havre bien sûr, le Port du Palais à Belle-Ile et le Port Joinville à l’Ile d’Yeu, le dépôt de distribution de Bouchemaire, près d’Angers, celui de Saint-Pierre-des-Corps près de Tours, le terminal maritime de Pauillac près de Bordeaux, et en région parisienne, les dépôts de distribution de Nanterre, Mitry-Mory et Grigny.

 

Avec plus de 4 millions de mètres cubes de stockage, la CIM est une infrastructure incontournable, essentielle, en matière d’approvisionnement en pétrole, pour la France comme pour ses partenaires européens : c’est le premier dépôt en France, le troisième à l’échelle de l’UE. Sur le port du Havre, ses immenses bacs ronds, 90 000 mètres cubes chacun, minimum, ont forgé l’identité du paysage et l’arrière-plan des images de salariés en grève, à la télévision, rares moments où l’on entend parler du CIM dans les médias français et pourtant : en dehors des quelques périodes de mouvements sociaux, c’est une fabuleuse entreprise et un secteur d’activité passionnant.

 

Le Batillus, le Pierre Guillaumat, le Nanny, le Jahre Viking, l’Arcadia Hellas, et bien d’autres : les super tankers, des navires capables de charger ou décharger plusieurs centaines de milliers de tonnes de pétrole, longs de 400 ou 500 mètres, larges de 80, hauts comme des immeubles, sont l’autre marque de fabrique du site, ils font travailler des milliers de personnes en dehors de la CIM : dockers, membres d’équipages, logisticiens, chauffeurs routiers. 40% des importations françaises de pétrole brut passent par-là, la CIM alimente 300 navires par an, 100% du fret aérien pétrolier français, et plus de 600 camions par jour sur les routes. Puis, au-delà, des milliers de stations-service en France et chez nos voisins.

 

 




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