Les gilets jaunes ralliés par les dockers

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C’est avec un vote unanime que les Fédérations CGT Nationales des Ports et des Docks, ont décidé de rejoindre le mouvement des gilets jaunes, depuis ce vendredi 23 novembre 2018 et pour la suite du mouvement. Déjà très actifs contre la loi travail il y a deux ans et demi (lire notre article), les dockers estiment qu’il est « logique et normal de soutenir aujourd’hui la mobilisation des gilets jaunes », indique l’un de leurs porte-parole. « De toutes façons la plupart des dockers sont déjà des gilets jaunes à titre individuel, donc autant agir ensemble et de manière collective pour être plus efficaces. Nos patrons comprennent, car eux aussi souffrent de la hausse des taxes sur les carburants comme de la hausse des impôts en général ».

 

Malgré cela, la CGT incite simplement ses adhérents à rallier les gilets jaunes pendant leurs journées de repos, leurs RTT ou leurs jours de récupération, mais en dehors des heures de travail. « Même si le patronat comprend, les entreprises du transport et de la logistique souffrent du mouvement qui paralyse pas mal les échanges de marchandises, pas la peine d’en rajouter en manifestant sur nos heures de travail », explique un docker, gilet jaune à Calais. Jeudi 22 novembre 2018, les dockers des Hauts de France ont ainsi rejoint les gilets jaunes sur les blocages organisés à plusieurs endroits sur l’A16. Ils étaient ainsi près d’une centaine à hauteur de Mark-en-Calaisis, à l’est de Calais. Ils pourraient s’organiser pour descendre à Paris, demain samedi 24 novembre 2018, pour participer au grand rassemblement national du mouvement.

 

« C’est finalement la corporation des dockers qui a inventé la symbolique du gilet jaune il y a deux ans, au moment de protester contre la loi travail de Myriam El Khomri », explique un syndicaliste de la CGT des Ports et des Docks. « Le jaune n’était jusqu’à ce moment-là pas bien vu dans le monde syndical puisqu’il représentait la couleur des traîtres, ceux qui refusaient de participer aux débrayages. Au moment de la loi travail, nous avons décidé d’endosser nos gilets rouges ou jaunes, c’est-à-dire nos outils de travail, pour incarner la lutte unie contre le texte de la ministre de l’époque. De fait, le gilet des dockers a été repris par le collectif citoyen qui proteste aujourd’hui contre la vie chère et les taxes sur les carburants. Nous sommes fiers d’avoir initié cette symbolique avant tout le monde et de la voir reprise aujourd’hui ».

 

A Calais, mais aussi à Rouen, les dockers participent activement aux blocages, parfois depuis plusieurs jours, avant que le ralliement ne soit collectif à l’ensemble de la branche. Ils ont ainsi bloqué la circulation au MIN de Seine-Maritime, mais aussi les abords de plusieurs zones commerciales ; tout comme à Dieppe, Lorient, au Havre, ou encore sur les Ponts de Normandie et de Tancarville. Aux alentours de Marseille, les dockers du port de Fos ont eux aussi en partie rallié les gilets jaunes, à Martigues ou au blocage du dépôt de carburant de Fos-sur-Mer : une grande victoire pour les gilets jaunes actifs sur le secteur : « il ne manque plus que le concours des routiers, et on sera parés pour la bataille », se réjouit l’un d’eux, qui espère que le mouvement va continuer à fédérer de plus en plus de monde dans la logistique et les transports (voir aussi notre article). A la Réunion, enfin, au 7e jour du mouvement des gilets jaunes, les dockers du port est de Muroran ou de la Pointe des Galets sont très actifs eux aussi. Et déterminés à continuer le mouvement la semaine prochaine.

 

 




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