Emploi : l’activité repart fort sur le port de Calais
0 commentaire Marie MEHAULT
5 juil. 201818 mois après le démantèlement de la « jungle » qui abritait des centaines de migrants à Calais, les signes de reprise de l’activité économique et touristique sont réels. Certes, le bilan 2017 a été décevant, en grande partie à cause de la pression migratoire justement, mais 2018 semble placée sous le signe de l’embellie pour le port de Calais : « nous faisons aujourd’hui travailler 7000 salariés sur les ports de Calais et de Boulogne-Calais », indique la direction des deux zones portuaires. « Sur le Transmanche, le trafic des poids lourds amorcé en 2016 a nettement repris début 2018, et il commence à bien repartir pour les passagers, ce qui n’était pas forcément le cas en 2017. Nous bénéficions aussi de la bonne santé du port de pêche de Boulogne-sur-Mer, qui se maintient en tête des criées françaises en termes de volumes traités ».
Même s’il a été en deçà des prévisions estimées pour l’année 2017, le trafic des poids lourds devrait atteindre les estimations, en revanche, pour 2018, avec 2 millions de camions sur l’année, soit une hausse entre 4 et 5% pour rapport à l’année précédente. « C’est un record historique pour le port : nous sommes en passe de retrouver l’activité économique d’avant 2015, quand le trafic poids lourd dépassait les 50% de part de marché, puisque nous étions à plus de 47% en janvier 2018 ». Résultat : l’activité bat son plein sur les deux terminaux de commerce de Boulogne-Calais, avec 2 millions de tonnes de marchandises qui ont transité par là sur une année, soit une progression d’un peu moins de 9% par rapport à 2016. « Le trafic de matières premières comme le blé, le sucre, le pétrole, la chaux ou le sable a quasiment doublé en 12 mois, ce qui compense la stagnation du transport de voyageurs. Nous pensons que ce sera mieux encore, pour 2018. Ensuite, pour 2019 et les années suivantes, tout dépendra du Brexit et des accords trouvés – ou non – avec l’Union Européenne ».
Selon la chambre de commerce et d’industrie locale, « les entreprises de manutention et de logistique portuaire recrutent depuis le mois de mars 2018 : les préparateurs de commandes, les magasiniers, les gestionnaires de stocks, les responsables logistiques, les chefs de quai, les contrôleurs, les superviseurs ou encore les opérateurs de plateformes sont particulièrement demandés, les hommes comme les femmes. Et les entreprises présentes sur la zone forment volontiers les candidats aux offres d’emplois, par exemple pour décrocher le CACES (permis engins de chantier). Les entreprises de calais sont en passe de devenir leader en solutions logistiques pour la région des Hauts-de-France, et cette année elles recrutent beaucoup en CDI, quasiment sur le seul critère de la motivation, parce qu’elles manquent de main d’œuvre. Calais a souffert d’une image dégradée liée à l’actualité ces dernières années, mais la vie n’y est pas si désagréable et le travail ne manque pas sur la zone portuaire. Pour des salaires qui se situent entre 1200 € et jusqu’à 4000 € mensuels, avec possibilités rapides de changer d’échelon dans les entreprises ».
La construction de Calais Port 2015, lancée il y a deux ans et menée par la SPD (Société Ports du détroit), devrait largement confirmer la tendance à l’embellie du côté du marché du travail : le groupe a même annoncé, en juin 2018, la création d’une enveloppe financière de 80 000 € pour aider les patrons actuels comme les créateurs d’entreprises à se développer et à recruter dans la région du Calaisis.