Emploi : la reprise se confirme dans les métiers de la mer, et le secteur entre en tension

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Ce mercredi 25 avril 2018, le ministère du travail doit publier les premiers chiffres du chômage pour l’année en cours, et déjà, les premiers indicateurs le montrent : la plupart des voyants sont repassés au vert sur le marché de l’emploi, et plusieurs filières tirent tout particulièrement leur épingle du jeu ; pour ce qui concerne les métiers de la mer, deux constats : il pèse aujourd’hui, tous métiers confondus, trois fois plus lourd que le secteur de l’automobile dans l’Hexagone, et il crée des emplois qui ont la particularité d’être plutôt durable, par rapport à la moyenne.

 

L’économie maritime recrute tout particulièrement dans les domaines de la protection de l’environnement et de la transition énergétique (biotechnologies et énergies offshore par exemple, voir notre article), et dans l’alimentation et les produits de la mer (aquacultures, exploitation, transformation, conservation, commercialisation : voir notre article sur la filière algues  ou encore sur la filière huîtres ). Mais, on l’a vu sur ce blog, la construction navale et le nautisme sont aussi des filières porteuses sur le marché du travail (lire l’article la filière nautique recrute et Symphony of the Seas).

 

On y pense moins souvent, mais la poissonnerie, l’hôtellerie et la restauration directement liées à la mer et au tourisme maritime représentent également plusieurs dizaines de milliers d’emplois le long des côtes françaises. Il y a aussi tous les métiers liés à la défense et à la Marine nationale : armement, navigation, aéronautique, maintenance, mécanique, réseaux et télécommunications, protection et sécurité…. (Nous y consacrerons prochainement un article). Et puis, même si les difficultés sont plus nombreuses et les recrutements moins nombreux, les métiers portuaires et la pêche restent de gros bassins d’emplois dans notre pays, le deuxième au monde pour ses kilomètres de façades maritimes (voir notre article sur le terminal pétrolier du Havre). Enfin, troisième caractéristique des métiers de la mer selon les dernières constatations de pôle emploi : ils payent « plutôt bien » !

 

Un gisement d’emplois qui représente déjà quelques 60 000 emplois en Bretagne, le double en Nouvelle Aquitaine, et dont l’essor est assuré : selon l’OCDE, les métiers de la mer devraient représenter entre 30 et 40 millions d’emplois dans le monde d’ici la moitié du siècle, et l’Organisation de Coopération et de Développement Economique de rappeler que c’est logique, la « planète bleue » étant, comme son nom l’indique, couverte d’eau à plus de 70%…

 

D’après un enquête de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), la Normandie, la Bretagne, les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine représentent désormais en France près de 50% des emplois liés au maritime sur l’ensemble du territoire : plus de 200 000 salariés au total sur ces quatre régions. Du côté de la Méditerranée, la région Provence Alpes Côte d’Azur un tiers des emplois de la mer. Et le nord de la France représente 1 emploi sur 5 dans le maritime. En tout, la France compte près d’un million d’emplois dans le secteur.

 

Le secteur maritime possède une autre vertu, selon les économistes : « en se développant sur le front des nouvelles technologies, des nouvelles énergies, et en se modernisant de jour en jour, la partie recherche et développement de la filière revalorise et redynamise les secteurs plus traditionnels comme la pêche ou les cultures aquatiques », explique un proche de Stéphane Travers, le ministre de l’Agriculture. « L’attrait généré par les nouvelles filières profite aux anciennes filières, en redorant leur blason par effet miroir, alors que la pêche et l’aquaculture souffraient jusqu’alors d’une image assez dégradée à cause de leur pénibilité ».

 

Aujourd’hui malgré ces progrès et ces promesses de développement, les employeurs peinent pourtant à recruter, et le secteur est en tension. Les professionnels sont donc dans une phase active de communication et d’information sur leurs offres d’emplois, et beaucoup sont prêts à investir dans des formations pour les volontaires : « quelqu’un de motivé et de courageux pourra y arriver très vite, ce ne sont pas toujours des métiers faciles mais les débouchés sont nombreux, la palette est immense, un millier de métiers environ », estime-t-on au sein du Groupement d’Employeurs des Métiers de la Mer.

 

 




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