Rentrée scolaire : les filières maritime et aquacole recrutent des enseignants

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Ils sont nombreux en France et pourtant, on connaît mal leur métier et leurs spécialisations : les enseignants spécialisés dans les métiers de la mer sont peu nombreux et très recherchés pour leurs connaissances, leurs compétences et leur expérience dans un milieu où l’emploi se développe vite, où la demande de main d’œuvre est forte, et où, par définition, les besoins de formation sont immenses.

 

Aujourd’hui en France, chaque année, plus de 1700 élèves sont formés spécifiquement aux métiers de la mer dans les 12 lycées professionnels maritimes que compte la France. Ils dépendent du ministère de l’Agriculture et de la Mer, et y apprennent les bases et techniques des différentes professions maritimes et aquacoles. Et c’est la Direction Interrégionale de la Mer DIRM qui a autorité académique sur ces établissements à part. La spécificité de l’enseignement vient aussi du fait qu’au-delà des 100 à 250 élèves en formations initiale accueillis chaque année dans chacun de ces lycées, les professeurs y forment aussi entre 150 et 450 adultes en formation continue, chaque année, pour chaque établissement. Les professionnels en recherche d’emploi, en reconversion ou en spécialisation sont donc plus nombreux que les jeunes en apprentissage après leur cursus au collège !

 

 « Les enseignants les plus demandés sont très souvent issus de la société civile », explique l’Inspection Générale des Affaires Maritimes, « car ce sont eux qui peuvent former les élèves à la biologie marine, aux techniques de préservation de l’environnement marin et côtier, à devenir des ingénieurs océanographes, des juristes en droit des espaces et activités maritimes, des chargés de mission en espace naturel, des agents de surveillance écologie marine et dulçaquicole, des hydrobiologistes, des techniciens de traitement des eaux, des ingénieurs en assainissement, des agents d’entretien des rivières, des chercheurs en océanographie, des scientifiques en en recherche physico-chimique marine, des ingénieurs hydrauliciens, des conseillers en écologie, des ingénieurs en traitement des pollutions, des ingénieurs en analyse chimique, des chefs de projets éoliens offshore ou côtiers, mais aussi des capitaines de yacht, des agents de transit import-export, des officiers ou des ingénieurs de la marine marchande, des professionnels du tourisme de plaisance, des guides animateurs nautiques, des praticiens en Spa, des agents en hydrothermal, des techniciens du réseau des eaux de santé, des managers de centres de remise en forme par l’eau…. ou encore des charpentiers marins, des mécaniciens réparateurs, des mécaniciens de marine, des architectes navals, des ingénieurs en construction navale, des plongeurs, des opérateurs de prise de vue sous-marine, des informaticiens 3D, des sauveteurs, des spécialistes de drague hydraulique…. Et puis bien sûr des marins pêcheurs, des pisciculteurs, des techniciens de transformation des produits de la mer, des greffeurs d’huitres perlières, des techniciens en perliculture, des cadres en halieutique, ou encore des météorologistes marins, des managers de marinas…. ».*

 

Autre secteur qui recrute sans cesse des formateurs : l’enseignement supérieur, en particulier dans la marine marchande : les professeurs de l’enseignement maritime y forment un corps d’officiers de carrière, également appelé corps des administrateurs des affaires maritimes. Ils cherchent en particulier des candidats anciens navigants pour enseigner à l’Ecole nationale Supérieure Maritime. Régulièrement, elle recrute des enseignants pour accompagner les élèves jusqu’à l’obtention du DNSMM (Diplôme National Supérieur de la Marine Marchande), en EGN (éco-gestion des navires) et en DMO (Déploiement et maintenance des Systèmes offshore).

 

Des professeurs, amenés à intervenir sur plusieurs sites : Le Havre, Saint-Malo, Nantes ou encore Marseille : « Le recrutement des enseignants passe par un concours, sauf pour le poste de professeur agrégé de mathématiques », indique l’école. « Le jury est composé du directeur des études, de chacun des directeurs de nos 4 sites, et enfin de plusieurs enseignants de l’ENSM eux-mêmes spécialistes de la matière à laquelle prétend concourir le candidat. Le concours comprend deux épreuves orales, avec un exposé portant sur un cours type dans la matière préparée par le candidat, suivi d’un entretien de motivation avec le jury ». Chaque année, l’ENSM réalise plusieurs appels à candidatures, parfois pour une dizaine de postes, voire davantage. L’affectation des candidats prend en compte deux critères : leur classement au concours et leur préférence pour l’un ou l’autre des sites de l’école.

 

Enfin, l’armée recrute de très nombreux formateurs chaque année : sous statut militaires, ces enseignants sont des officiers sous contrat de branche « État-major » ; spécialistes dans une ou plusieurs compétences particulières, ils interviennent au sein des établissements militaires d’enseignement de la Marine Nationale : surveillants, documentalistes, conseillers principaux d’éducation, professeurs de lycée pro ou des écoles, personnels de direction, certifiés ou agrégés, ils ont en charge la formation continue des élèves du Lycée naval et de l’Ecole Navale, en passant par les écoles de spécialités : dès la 3e ou la seconde, l’Ecole des Mousses accueille sur ses deux sites (à Brest et près de Cherbourg) 220 jeunes par an, pour les former aux compétences des équipages de la Marine Nationale. La formation dure un an et couple les acquis de marin et la consolidation des enseignements dispensés auparavant au cours du cursus scolaire. Situé à Brest, le lycée naval accueille ensuite, chaque année, 340 élèves originaires de toute la France, dans ses classes secondaires et ses classes de prépa. C’est le seul lycée de défense qui dépend Marine Nationale, en accord avec les programmes proposés par le Ministère de l’Education Nationale.

 

Grande école militaire de la mer, l’Ecole Navale intègre dans la foulée les élèves « futurs officiers militaires, qui occuperont les postes de commandement, de management et d’expertise. Ils exercent à bord des bâtiments de surface, dans des sous-marins, dans l’aéronautique navale, les forces spéciales ou en états-majors ». 700 élèves y sont formés chaque année, à Brest. Enfin, à Toulon, Cherbourg et Lorient, l’école des matelots forme 1600 jeunes chaque année pour les fonctions opérationnelles au sein des équipes de la Marine, tandis que l’Ecole de Maistrance, à Brest et Saint-Mandrier, forme chaque année 1100 élèves aux postes de sous-officiers.

 

*Liste des lycées maritimes en France : Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), Fécamp (Normandie), Cherbourg (Normandie), Saint-Malo (Bretagne), Paimpol (Bretagne), Guilvinec (Bretagne), Étel (Bretagne), Nantes (Pays-de-la-Loire),  La Rochelle (Nouvelle-Aquitaine), Ciboure (Nouvelle-Aquitaine), Sète (Occitanie), et Bastia (Corse).

 

 




1 commentaire

Syrine Ismaili-Bastien le 4 sept. 2019

Bonjour.
Merci pour votre article sur la rentrée scolaire des écoles maritimes! Je suis enseignante spécialisée et souhaite intégrer les filières maritime et aquacole . Auriez-vous un contact à me fournir (personne ou service compétent pour la Région Nord) ?
Mes sincères remerciements.

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